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qu'on emploie à couper le bled dans les champs ; elle est placée sur un pivot au milieu de deux règles F, attachées à l'extrémité inférieure des deux montans. A l'extrémité supérieure est placée une planche quarrée G, grande comme la partie antérieure de la caisse, & au moyen de deux chevilles adhérentes, qui sortent par deux fentes pratiquées dans le côté des montans, cette planche sert à présenter le foin ou la paille au tranchant de la faux ; on règle les mouvemens de la planche par deux cordes liées à un marchepied mobile, semblable au calcul des tisserands. L'ouvrier travaille en-même temps du pied & des deux mains : la droite tient la faux & la fait mouvoir, la gauche tient une fourchette de fer K, pour avancer le fourrage à mesure qu'il passe sous la faux, & le pied agit en proportion sur le marche pied. Vers la moitié du montant, il y a une petite règle fixe L, pour reposer la faux quand elle ne travaille pas. Cette faux est en usage aux environs de Florence & en Lorraine, dont elle a pris le nom.

FAUX-BOIS ; ce terme se dit dans le jardinage d'une branche parasite qui a crû dans un endroit où elle ne devoir pas être naturellement, & qui devient souvent plus longue & plus grosse que les autres branches dont elle s'approprie la nourriture.

FAUX-BOURGEON. Dans le jardinage ce terme se dit d'une pousse qui n'est pas née d'un œil, mais qui a percé directement de l’écorce. On ôte ordinarement le faux-bourgeon, parce qu'il est mal placé, & qu'il fait confusion ; cependant il y a des moyens sûrs pour en faire des boutons à fruit. Les faux-bourgeons deviennent même quelquefois utiles & précieux, soit pour garnir un vuide, soit pour renouveler un arbre.

FENTES des arbres ; ce sont des crevasses qui se font à l’écorce des arbres. La peau se déchire, & les deux parties séparées se retirent en se repliant sur elles-mêmes. Ces crevasses, plus ou moins fortes, vinnent d'une trop grande abondance de seve qui s'élance dans le tissu cellulaire avec impétuosité

Les fentes sont aussi quelquefois occasionnées par la gelée.

Il y a de petites fentes à la peau de l'arbre qui sont de couleur jaunâtre, & qui sont répandues çà & là, soit à sa tige, soit aux grosses branches. Elles sont autant de marques de vigueur & de fécondité dans les arbres, en ce qu'elles annoncent la plénitude & l’activité de la seve, qui, pour se faire un passage, dilate ainsi la peau ; Les jeunes greffes surtout abondent en


ces sortes de petites gersures, occasionnées par une extravasion du suc nourricier surabondant.

Outre ces fentes naturelles, il en est d'artificielles, que l’industrie met en pratique pour porter remède à un arbre languissant, comme la saignée, le cautere, la greffe en fente.

La greffe en fente ne se fait que sur certains arbres, mais n'a pas lieu comme la greffe en écusson.

FEU. (jetter son) Cette expression est employée duis le jardinage pour désigner un arbre qui pousse d'abord vigoureusement, & qui se ralentit ensuite, en ne faisant plus que des pousses mesquines. On excite un arbre à jetter son feu, non-seulement quand on le charge absolument en bois & en fruits, mais encore quand on lui laisse beaucoup de bourgeons surnuméraires, à dessein de le rendre sage, comme disent les bons jardiniers. Lorsqu'un arbre a jeté son feu, on doit changer de méthode, & le tenir plus de court, suivant l’occurrence.

FEUILLE ; cette partie extérieure des plantes a toujours au-dessus d'elle un œil ou bouton, dont elle est la mère nourrice ; elle est verte & mince, composée d'une queue, de son plat, & elle a un endroit & un envers avec differens contours.

Les feuilles sont tellement nécessaires, que sans elles point de bouton, de fleurs, de fruits ni plantes quelconques ; elles servent à travailler, à préparer & à perfectionner la seve pour la faire passer ensuite dans les branches, dans la fleur, dans le fruit, dans l’œil, enfin dans toute la plante.

Les feuilles des fleurs, qu'on nomme pétales, sont celles qui composent & constituent les fleurs ; ces feuilles sont absolument nécessaires à toutes les fleurs devenant fruits ou graines ; elles sont destinées à allaiter & à substanter ce fruit ou cette graine quand ils ne sont encore qu'embryon. Mais quand le fruit noué ou la cosse renfermant les graines, peuvent subsister par le moyen d'une nourrirure plus solide, alors la fleur épanouie repousse ses feuilles qui se fanent.

Les feuilles dissimilaìres ou dissemblables sont les deux premières feuilles de toute plante, & qui croissent aux deux côtés de la tige naissante lors de la germination d'une graine. Elles sont toujours placées au-dessous des deux lobes qui sont les deux parties composant l’amande de la graine. Ces deux feuilles ne ressemblent en rien aux autres qui croissent après.

Tous les bourgeons qui croissent à chacun des boutons, ont nécessairement à leur empattement