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sée dominait en lui toutes les autres ; il cherchait quelque chose de grand à accomplir ; le jeune paysan était las de son nom d’idiot, il voulait de la gloire à quelque prix qu’il fallût l’acheter, et ce désir ambitieux se trouvant bientôt d’accord avec un devoir mal compris, il s’arma pour tuer et succomber en martyr.

Tel fut, si nous ne nous trompons, le secret de cette singulière nature, dans laquelle il y eut moins de folie que de mauvaise logique, moins de rage que d’insensibilité. L’action de Pierre Rivière contient, du reste, un grand enseignement qui ne devrait point être perdu pour notre époque : elle montre jusqu’à quel point les fautes des parents peuvent dépraver la raison des enfants. Ce furent les haines et les colères au milieu desquelles il grandit qui endurcirent son cœur ; il frappa sa mère en invoquant