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de gloire s’allumèrent comme un délire, et il entendit, la nuit, ces mêmes voix qu’entendait sans doute Jacques Clément ; et ces voix lui criaient de délivrer son père. La conscience semblait pourtant se réveiller chez lui par instants, et il avait horreur de ses pensées ; mais quelques nouvelles méchancetés de sa mère ou de sa sœur l’y ramenaient bientôt. Ces deux femmes vivaient depuis peu de temps dans une maison voisine, avec un jeune frère de Pierre, qu’elles avaient réussi à attirer dans leur parti : c’était comme une tanière de bêtes malfaisantes placée à quelques pas du foyer domestique. « Je regardai mon père, dit Pierre dans ses Mémoires, comme étant au pouvoir de chiens enragés ou de barbares contre lesquels je devais prendre les armes. Il me sembla même que Dieu m’avait destiné pour cela, et que j’exerçais sa justice. J’avais