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relation. » On haussa les épaules et l’on ne poussa pas plus loin ces questions, qui semblaient annoncer de si curieuses révélations. Cependant quelques livres étaient tombés entre les mains de Pierre Rivière, ses pensées prirent un autre cours, et il commença à sentir dans son cœur de vifs élancements vers la gloire. « En allant seul, dit-il dans ses Mémoires, je faisais des histoires où je me supposais jouant un rôle, et je me mettais toujours le premier des personnages que j’imaginais. J’étais dévoré par les idées de grandeur et d’immortalité ; je m’estimais bien plus que les autres, et j’ai eu honte de le dire jusqu’ici, je pensais que je m’élèverais au-dessus de mon état. » Ces premiers désirs de célébrité éveillèrent en lui des inclinations militaires ; il donne lui-même, à cet égard, des détails intéressants par leur naïveté. « Souvent j’allais dans notre jardin ;