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que ce devait être la chambre de la jeune femme. Deux jours s’écoulèrent sans qu’il pût vérifier sa supposition ; enfin le troisième jour, une des fenêtres s’ouvrit, et le seigneur hongrois vint s’accouder à la balustrade.

Les derniers rayons du soleil couchant jouaient dans les rideaux et jetaient jusqu’au fond de l’appartement une lueur mourante. Frédéric crut y apercevoir une femme vêtue de blanc étendue sur un canapé ; mais elle était trop loin et trop peu éclairée pour qu’il pût la reconnaître. Le Hongrois demeura assez longtemps seul au balcon, et la nuit commençait à venir, lorsque, tout à coup, il se retourna, et, à ses mouvements, Frédéric devina qu’il parlait. Alors l’ombre blanche et confuse que le jeune peintre avait distinguée au fond de l’appartement parut s’agiter ; elle se leva avec ef-