mort, — mort depuis quelque temps, car ses membres étaient roides. Silas se demanda s’il ne s’était pas endormi, et regarda l’horloge : il était déjà quatre heures du matin. Comment se faisait-il que William n’était pas venu ? Rempli d’inquiétude, il alla chercher du secours. Bientôt, plusieurs amis, le pasteur entre autres, se trouvèrent rassemblés dans la maison. De son côté, Silas retourna à son travail, regrettant de ne pas avoir rencontré William afin de connaître le motif de son absence. Mais, à six heures du matin, comme il songeait à aller chercher son ami, William arriva, et le pasteur avec lui. Ils venaient inviter Marner à se rendre à la Cour de la Lanterne, — à l’assemblée des membres de la congrégation. Comme il demandait la cause de cette convocation, on lui répondit simplement : « Vous verrez. » Aucune autre parole ne fut prononcée, avant que Silas fût assis dans la sacristie, en face du pasteur et sous les regards fixes et solennels de ceux qui, à ses yeux, représentaient le peuple de Dieu. Alors le pasteur, sortant un couteau de sa poche, le montra à Silas et lui demanda s’il se rappelait où il avait laissé ce couteau ? Silas répondit qu’il ne se souvenait pas de l’avoir laissé autre part que dans sa poche ; toutefois, cette étrange interrogation le fit trembler. On l’exhorta alors à ne pas cacher son péché, mais à le confesser et à se repentir. Le couteau avait été trouvé dans le bureau placé près du lit du diacre défunt, à l’endroit où avait été déposé le petit
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