dit davantage. Je ne suis pas d’une nature à vivre avec des gens qui n’aiment pas la vérité. Mais quant à être laide, regardez-moi, mon enfant, avec cette robe de soie couleur argent. Je vous ai dit comment cela serait. Je parais aussi jaune qu’un asphodèle. Tout le monde dirait que vous avez voulu faire de moi un épouvantail.
— Non, Priscilla, ne parlez pas ainsi. Je vous ai demandé et prié de ne pas prendre cette soie, s’il y en avait une autre qui vous convint davantage. Je voulais que ce fût vous qui choisissiez, vous le savez, répondit Nancy, avec le vif désir de se justifier.
— Allons donc ! mon enfant, vous savez que cette soie vous tenait au cœur, et vous aviez de bonnes raisons pour cela, attendu que votre visage est de la couleur de la crème. Ce serait joli si vous alliez porter ce qui convient à mon teint. Ce que je n’approuve pas, c’est votre idée qu’il faut que je m’habille comme vous. Mais vous faites de moi ce que vous voulez. Il, en a toujours été ainsi, depuis l’époque où vous avez commencé à marcher. Lorsque vous vouliez aller au bout du champ, vous y alliez, et il ne fallait pas songer à vous fouetter, car vous paraissiez tout le temps aussi minaudière et aussi innocente qu’une pâquerette.
— Priscilla », dit Nancy, d’une voix douce, comme elle attachait au cou de sa sœur, si différent du sien, un collier de corail exactement semblable à celui qu’elle portait, « je vous assure que je suis