désagréables, — peut-être même justifierait son manque de sincérité en en manifestant la prudence.
En ce qui concerne le fait de compter sur quelque coup de dés de la fortune, on peut à peine dire que Godfrey fût de la vieille école. Le hasard favorable est le dieu de tous les hommes qui suivent leurs propres impulsions, au lieu d’obéir à une loi à laquelle ils croient. Que même un homme distingué de notre temps obtienne une position qu’il a bonté de faire connaître, et son esprit recherchera toutes les issues imaginables, susceptibles de le délivrer des résultats que cette position laisse prévoir. S’il dépense au delà de son revenu, s’il évite le travail honnête et résolu qui procure un salaire, il se met aussitôt à rêver à la chance de trouver un bienfaiteur, un nigaud qu’il saura cajoler, afin de l’amener à user de son influence en sa faveur, — à s’imaginer un état d’esprit possible chez quelque personne probable qui n’est point encore prête à paraître. Qu’il néglige les obligations de son emploi, il jette inévitablement son ancre sur le hasard, avec l’espoir que la chose qui n’a point été faite ne se trouvera pas être de l’importance supposée. S’il trahit la confiance de son ami, il adore cette même complexité subtile appelée le hasard, qui lui donne l’espérance que cet ami ne l’apprendra jamais. S’il abandonne un honnête métier pour rechercher les distinctions d’une profession à laquelle il n’a jamais été appelé par la nature, sa religion est infailliblement le culte du