boue, et contenant une pierre à feu et un briquet. Ce n’était pas la boîte à amadou de Silas ; car la seule qu’il eût jamais possédée, était encore sur une étagère, chez lui. L’opinion généralement acceptée fut que la boite trouvée dans le fossé avait quelque rapport avec le vol. Une petite minorité de gens secouait la tête, et donnait à entendre que ce n’était pas un vol sur lequel les boîtes à amadou pussent jeter beaucoup de lumière. Le conte de maître Marner paraissait singulier, et on avait connu des cas où un homme, après s’être lui-même causé quelque dommage, avait ensuite requis le juge d’en rechercher l’auteur. Mais quand on pressait ces gens de questions au sujet des motifs de leur opinion, et du gain que de semblables faux prétextes devaient procurer à maître Marner, ils se contentaient de secouer la tête comme auparavant, et faisaient observer qu’on n’était pas à même de savoir ce que quelques personnes considéraient comme leur gain ; de plus, tout le monde avait le droit d’avoir une opinion, motivée ou non, et le tisserand, comme personne ne l’ignorait, avait presque le cerveau fêlé. M. Macey, bien qu’il prît la défense de Marner contre tout soupçon de supercherie, tournait aussi en ridicule l’idée de la boîte à amadou. En vérité, il la répudiait comme une suggestion assez impie, tendant à insinuer que tout devait être l’œuvre de mains humaines, et qu’il n’y avait aucun pouvoir surnaturel capable de faire disparaître les guinées sans enlever
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