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IV


On se montrerait trop sévère si l’on blâmait le recteur de Pennicote de ce que, regardant les choses « sous tous les points de vue », il ait jugé Gwendolen comme une jeune fille appelée à faire un brillant mariage. Pourquoi voudrait-on qu’il eût différé de ses contemporains sur ce sujet et qu’il eût désiré pour sa nièce une conclusion moins bonne que celle qu’il regardait comme la meilleure ? Il y a donc lieu, au contraire, de l’en féliciter puisque ses sentiments à cet égard partaient d’un bon naturel. Il voulait du bien à sa nièce et désirait qu’elle parût à son avantage dans la meilleure société des environs.

Les intentions de M. Gascoigne étaient en parfait accord avec les désirs de Gwendolen. Mais qu’on ne suppose pas qu’elle envisageât un brillant mariage comme la fin de ses séductions par sa grâce à cheval ou ses autres mérites. Elle était bien obligée d’admettre qu’elle se marierait un jour ; mais elle se disait, dans des arguments qui lui paraissaient irréfutables, que son mariage ne pouvait être ordinaire et tel que la plupart des jeunes filles s’en con-