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d’aveu, et, malgré l’admiration professée pour miss Harleth dans cette partie du Vessex, où tous les jeunes gens bons à marier étaient heureux de courtiser cette jolie fille, et où l’on pouvait espérer qu’ils seraient plus explicites que le prudent curé, il n’en fut pas ainsi.

Gwendolen, nous l’avons déjà vu, ne possédait pas une entière suprématie sur les esprits de tous ses admirateurs, et, depuis huit mois qu’elle habitait Offendene, aucun ne s’était déclaré. Or, si pas un jeune homme des environs n’avait offert sa main à Gwendolen, pourquoi aurait-on supposé que M. Grandcourt agirait autrement qu’eux ? Peut-être le croyait-on disposé à se marier, parce qu’une bonne partie de ce qui passe en ce monde pour de la probabilité n’est le plus souvent que le reflet d’un souhait. M. et madame Arrowpoint, par exemple, n’ayant pas à souhaiter que miss Harleth fît un brillant mariage, voyaient devant leurs yeux une probabilité toute différente.