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Myrtes et Cyprès.

Et quand l’ouragan se déchaîne,
Je te défendrais, ô ma reine,
Contre les atteintes des vents.

Si j’étais la vague écumante
Rongeant le granit du rocher,
Le soir, quand tu viendrais baigner
Ton pied dans l’onde frissonnante,
Je l’embrasserais, ma charmante,
Sans que tu puisses t’en douter.

Si j’étais formé d’un nuage
Glissant au bout de l’horizon,
Je rafraîchirais le gazon,
Je rafraîchirais le feuillage
Où tu cours, gazelle sauvage,
Durant la première saison.

Si j’étais un oiseau timide,
Alouette ou bien rossignol,