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Myrtes et Cyprès.

Il existe toujours, le vieux château morose,
Je l’ai revu ce soir. Il était presque rose
Sous le soleil couchant, et me faisait songer
Au vieillard sur lequel les ans firent neiger
Le deuil et les chagrins, et qu’un enfant volage
Embrasse et fait sourire à son joufflu visage.
Quelques pierres de plus couvraient le sol fleuri :
Mais, par enchantement, un verdoyant abri
De rameaux printaniers et de lianes fraîches
Cachait des murs croulants les fentes et les brèches,
Et les merles bruyants chantonnaient à plaisir
Dans ces lieux délaissés qu’ils semblaient rajeunir.


Anvers, 8 juin 1874.