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Myrtes et Cyprès.


Vingt ans j’ai cherché la beauté
Dans les êtres et dans les choses.
Il est temps que tu te reposes,
Ô mon pauvre esprit tourmenté !

J’avais consacré ma jeunesse
À tout sentiment généreux ;
Mon présent était radieux,
Mon avenir une promesse.

Je caressais avec bonheur
Le rêve d’un amour immense,
Et je pressais dans ma démence
Tout le genre humain sur mon cœur.
 
Pour mon affection ardente,
Si j’ai recueilli le dédain,
Si l’on a repoussé ma main
À tout malheur compatissante,