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Myrtes et Cyprès.

Des fleurs qu’apporte le zéphyr,
C’est à peine si dans les drèves
Où montent d’enivrantes sèves,
Où l’oiseau gazouille à plaisir,
Sous les sapins et les vieux chênes,
Se glisse un couple vaporeux,
Beau de ces lueurs souveraines
Que l’amour répand dans ses yeux,
Rêveur, enlacé, sans parole,
Oubliant l’heure qui s’envole,
Et les hommes, et tout souci,
Et la ville, et toi-même aussi,
Mon Dieu, qui le suis du sourire,
Qui te mets dans l’air qu’il respire,
Dans la chaleur, les feux du jour !
Mais non, — car Dieu, c’est bien l’amour.

Que diriez-vous, hélas ! jeunesse romantique,
Exaltés entraînés dans le courant sceptique,
René, pauvre âme en peine, et toi, tendre Werther,