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Myrtes et Cyprès.

Ils allaient s’abîmer et perdre connaissance.
Je me penchai sur eux et dis en ricanant :
« Continuez sans peur ! Madame ne m’attend
Que dans une heure ! Et puis, Pedro, rien ne vous presse.
Moi, n’est-ce pas, je n’ai besoin que de tendresse ?
Prenez le reste… Et maintenant la bonne nuit.
Je pars, comme je suis venu, sans aucun bruit.
Jusqu’à demain, Pedro. Nous causerons ensemble !…
Embrasse donc Bianca, car le pauvre ange tremble,
Il faut en profiter, l’aurore vient trop tôt ! »

Puis je partis avant qu’elle eût pu dire un mot.

Quand je rentrai chez moi, je tombai comme un chêne
Foudroyé, mais voulant revivre pour la haine !



V




Il est, dans un quartier perdu de Barcelone,
Une ruelle étroite où jamais ne rayonne