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Myrtes et Cyprès.

Danse devant mes yeux comme cette nuit-là ! —
Cheveux bouclés, flottant au gré de leur caprice ;
Regards d’azur limpide écartant la malice,
Ayant pourtant, malgré leur calme profondeur,
De vifs éclairs de feu qui portent droit aux cœur.
Elle n’était pas grande, amis, je le répète,
Mais vous eussiez dû voir comment elle était faite !
Cette taille, ces bras, ces jambes, cette chair,
Jetaient devant vos yeux comme un voile dans l’air.
Quant à moi, je la vis me sourire et sur l’heure
Je l’aimai comme un fou.
Je l’aimai comme un fou.Dix ans après j’en pleure !
Et son costume donc ! Comme elle le portait !
Quel air de Chérubin ou de mauvais sujet
Elle avait dans sa veste et ses courtes culottes !
J’allais presque embrasser la frange de ses bottes.
Mais assez…
Mais assez…En tremblant et bégayant j’obtins
Une danse d’elle…
Une danse d’ellePuis, par les longs chemins,