Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
Myrtes et Cyprès.

Craindrais-tu la clarté du feu follet tremblant ?
Non, ce n’est point possible… Es-tu donc un enfant,
   Toi que je croyais un poëte ?

le voyageur.

Tu te trompes, follet, car j’adore la nuit,
Le silence m’enchante, et l’ombre me séduit.
   J’aime à m’entourer de ses voiles.
Mais, ce soir, je voudrais saluer le matin,
Je voudrais que l’aurore éteignît de sa main
   Les feux pâlissants des étoiles :

Car l’aurore m’apporte un bonheur sans pareil.
Ciel, illumine-toi ; parais, ô beau soleil
   Qui me rendras ma fiancée !
Je fus longtemps absent de l’antique manoir
Qu’elle seule embellit ; mais je vais la revoir,
   Sécher de ses pleurs la rosée.