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Myrtes et Cyprès.

Mais dans l’étroit chemin que suit le voyageur,
Voyez-vous trembloter cette vague lueur
   Comme une lampe funéraire ?
Elle couvre le sol d’un bleuâtre reflet,
Elle s’éteint parfois, s’allume, reparaît
   Et rampe pâle et solitaire.

Alors, dans le silence et l’épaisseur des bois,
Le cavalier rêveur écoute cette voix :

feu follet.

Oh ! pourquoi te hâter ? Crains-tu la nuit si pure,
Le clair de lune blanc s’agitant sur les eaux ?
As-tu peur du feuillage et des vibrants roseaux
Où le zéphyr plaintif s’éveille en un murmure ?

As-tu peur des parfums dont l’air est imprégné,
Ou de ces bruits sans nom que le vent éloigné
   Porte à ton oreille inquiète ?