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Myrtes et Cyprès.

Je te bénis encore au fond du précipice ;
Mais préserve l’enfant, ce sera mon seul vœu.

Car ce blondin si beau, que dans mes vers je nomme
Enfant, par habitude, est déjà presque un homme :
À cette heure c’est un robuste adolescent,
Dont le monde trompeur songe à faire sa proie,
Monde au rire inspiré par une fausse joie !
Monde dont les plaisirs souillent en caressant !

Pour que l’illusion dore longtemps ses rêves,
Pour que les maux futurs lui prolongent leurs trêves,
Pour que son cœur se prête aux essors généreux,
Pour qu’à son horizon rayonne l’espérance,
Et la foi consolante endormant la souffrance,
Et l’amour sans lequel l’on ne peut être heureux,

Tu n’auras qu’à vouloir, Maître des destinées.
Sous le vent corrupteur tant de fleurs sont fanées,