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LES FUSILLÉS DE MALINES

d’Anvers, il s’acheminèrent vers la salle des délibérations.

Il se nommait Marguerie, et le curé de Duffel, fauteur de l’insurrection dans cette partie de la province, le dépêchait vers eux. Marguerie confirma les nouvelles apportées par le pastoor de Bonheyden. Le mouvement était général et l’issue de la lutte paraissait favorable. Partout les agents républicains fuyaient, chargeant sur des charrettes leurs femmes, leurs enfants, la caisse communale et les registres de l’état civil. Les partisans ne leur laissaient pas toujours le temps d’accomplir cet exode, et de mettre en sûreté les livres de la population servant à dresser les listes de conscrits. Ainsi, à Wavre-Sainte-Catherine, les insurgés venaient de brûler en bloc toutes les archives. De plus, ils s’étaient emparés du collecteur des contributions directes et le gardaient en otage. Cependant pas un cheveu ne tomberait de la tête de ce fonctionnaire. Les patriotes avaient reçu pour instruction de respecter, en dehors des combats, la vie des transfuges et de n’immoler que les traîtres. On se contenterait de faire une belle peur