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LES FUSILLÉS DE MALINES

Nous signerons tous, mais le chef passe d’abord. Or, ce chef, quel est-il, sinon notre Willem, le fils de baes Tuytgen, le bourgmestre déposé par ces chiens de Français, Guillot, le roi du serment Saint-Sébastien…

— Oui, oui ! opinent tous les autres. Nommons Willem… Le commandement lui revient ! Accepte, Guillot. Tu ne peux refuser. C’est entendu.

On le presse si fort, on l’étourdit de si cordiales instances, on couvre sa voix de telles vociférations en son honneur, lors qu’il essaie de décliner cette suprématie, qu’après un court combat de générosité entre Schalenberg et lui, le fils Tuytgen, féal garçon de bon sens et de judicieux conseil, consent à être élevé sur le pavois. Il signe donc, en tête de son état-major, et accompagne son nom de ce titre : capitaine de l’armée flamande et catholique.

Schalenberg continuant de refuser tout grade sous prétexte qu’il n’est pas assez sérieux et qu’il sera mieux à sa place pour les mettre en gaieté et les distraire aux heures difficiles, Guillot choisit pour lieu-