Page:Eekhoud - Les fusillés de Malines, 1891.pdf/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
LES FUSILLÉS DE MALINES

chaudes des martyrs, au milieu des confesseurs et des vierges élus pour les holocaustes futurs.

Au moment habituel du prône, le prêtre se rendit à l’entrée du chœur et prononça cette lyrique allocution :

— Rassurez-vous, mes chers enfants, ne reculez pas à ma vue. Qu’aucune inquiétude ne se mêle à votre joie de me revoir. Réjouissez-vous en toute franchise. J’appartiens encore à ce monde. Gloire à Dieu, louanges au Tout-Puissant, qui a soustrait son serviteur aux embûches des impies et des régicides ! Grâces soient rendues au Seigneur ! Par l’entremise de pieux chrétiens de la grande cité, il m’arracha, comme jadis son prophète, aux tortures et aux supplices des suppôts de l’Antéchrist…

» Dieu me renvoie parmi vous, mes bien-aimés ! Je suis porteur de la Bonne Nouvelle !

» Partout sur mon passage les opprimés rompent leurs entraves, et s’apprêtent à courir sus aux oppresseurs.

» Déjà, se répand la nouvelle de premières victoires :