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LES FUSILLÉS DE MALINES

dues et monnayées par les sacrilèges. Avec la permission du Créateur des choses baptisées, les âmes de ces martyres auraient repris possession des clochers dépouillés, pour les remplir de leurs voix prophétiques.

Quoi qu’il en soit, les survivantes suppléaient énergiquement les mortes et semblaient se multiplier comme une race prolifique. Leurs clameurs redoublaient d’intensité, rayonnaient dans toutes les directions, gagnaient l’un clocher après l’autre, comparables aux flammes d’un incendie fouettées et tendues par l’ouragan.


Les premiers tintements étaient partis de Duffel. Les communes riveraines de la Nèthe, tant en amont, à commencer par Lierre, qu’en aval, à partir de Waelhem et de Rumpst, y avaient répondu de proche en proche, d’une part jusqu’au Demer, même au fond du Hageland, d’autre part le long du Rupel jusqu’à l’Escaut, et, par delà, au cœur des Flandres.

Au nord, vers Anvers, c’était le fertile pays de Contich avec Waarloos, Hove,