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LES FUSILLÉS DE MALINES

nous contenions cette grande commune où des placards incendiaires affichés avec profusion nous annonçaient un soulèvement prêt à éclater. On approvisionnait à la hâte la citadelle, pour s’y retirer au cas qu’on y fût forcé.

Le 2 (23 octobre) nous renvoyâmes à Malines, pour se joindre au général Béguinot que les rebelles y tenaient bloqué, le dit détachement qu’il nous avait fait passer, et nous y ajoutâmes un renfort en gendarmerie et infanterie. Ce détachement le dégagea en opérant sa jonction et le mit à même de repousser une attaque des rebelles. Mais alors la révolte avait embrassé presque tous les cantons ruraux, et les communications furent coupées par les attroupements révoltés dans les villages, entre Anvers et Malines. Il paraît que c’était le premier projet des brigands, pour isoler Anvers et y tenter un soulèvement ou une surprise. Nous avions écrit de tous côtés pour demander des secours. Le général Desjardin nous amena heureusement le 3 un renfort de 8 à 900 hommes. Le 4 au matin il en détacha 600 sous les ordres de l’adjudant-général Durutt pour marcher sur Lierre et Duffel. Il ne nous est pas encore parvenu de nouvelles officielles de ses opérations, les brigands interceptant les courriers et ordonnances. Nous savons cependant qu’il a occupé Lierre et