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LES FUSILLÉS DE MALINES

tement. Prévenu de grand matin de ce qui se passait à Boom, commune située à l’embouchure du Rupel et de l’Escaut, j’y fis passer sur-le-champ le détachement venu la veille de Bruxelles avec les canons.

La révolte éclatait au même instant à Duffel et à Lierre, communes sur la Nèthe, et c’était à Duffel qu’elle avait été concertée. Je fis porter sur-le-champ trente hommes sur Duffel par Contich et Waelheim, mais les brigands se trouvant en force, ce détachement fut obligé de se borner à la garde du pont de Waelheim, poste important qui établit la communication entre Anvers et Malines. Le matin Lierre fut occupé par les révoltés, ils y commirent toutes sortes d’excès, ainsi qu’à Duffel. Il paraît qu’ils devaient s’emparer la nuit de Malines, mais le général Béguinot, commandant de Bruxelles, prévenu à temps, y arriva à onze heures du soir avec du canon. Cependant ayant quitté Malines le 1er brumaire au matin pour balayer la campagne jusqu’à Anvers et venir à notre secours, les rebelles occupèrent alors Malines, qui fut repris aussitôt par lui.

L’administration centrale était en permanence à son poste depuis le 30 au matin et prenait de concert avec moi les mesures commandées par les circonstances. Avec 250 hommes au plus,