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LES FUSILLÉS DE MALINES

donné à leurs ennemis eût ranimé le cou age des Français !

À quelle tactique obéissent les paysans en transportant le théâtre de l’action loin de la ville convoitée ?

Comme tout à l’heure, la fusillade languit d’un côté Mais duquel ? Sur le point de vaincre, les patriotes ont-ils fléchi subitement ? À présent le feu cesse de part et d’autre et meurt sans s’éloigner.

Après une demi-heure d’angoisses, durant laquelle aucune rumeur du dehors ne leur arrive plus, les prisonniers discernent le brouhaha des troupes entrant ou rentrant dans la ville. Lesquelles ? Celles de la sainte cause, pour sûr. La garnison ne mettrait pas ce temps à défiler. Voilà qu’une partie se dirige vers ce quartier ; sans se hâter, toutefois. Pourquoi cette lenteur ? Les libérateurs touchent aux portes de la prison. Leurs pas résonnent dans les escaliers Ils approchent en grand nombre, mais toujours sans accourir ; sans s’annoncer par le moindre cri d’allégresse à ceux qu’ils viennent délivrer.

Les prisonniers agenouillés se relèvent