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LES FUSILLÉS DE MALINES

recourir qu’à leurs pareils. Ainsi les hyènes rôdent et se multiplient autour des charniers. Chiel voit le moment où il sera débordé. Les déprédateurs l’entourent et d’un ton de plus en plus menaçant lui désignent, pour en réclamer le pillage, les demeures cossues de prétendus traîtres. L’autorisation se faisant attendre, des pierres volent dans les vitres.

Déjà sous prétexte que le juge Vermeulen tient ses fonctions des Français, les pillards ont mis sa maison à sac et lui-même aurait péri s’il n’avait eu le temps de se réfugier dans le voisinage.

Avec l’aide de la bourgeoisie, le Torse tiendrait ces rapaces en respect, mais surtout depuis qu’il a ouvert les prisons, les honnêtes gens ne sont pas loin de ravaler les partisans au niveau des malandrins, quoique les larrons mis en liberté se distinguent par leur discipline et répudient toute connivence avec leurs anciens complices.

Il importe d’appeler des ruraux à la rescousse. À cette fin, Heratens monte sur la tour de Saint-Rombaut et vers neuf