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LES FUSILLÉS DE MALINES

mun, larrons, truands, mauvais sujets qu’ils ont relâchés pêle-mêle avec les aristocrates et auxquels ils ne prenaient plus garde ; lorsque ces sacripants, fatigués de rôder autour d’eux, se décident à les aborder, et, pour prouver leur reconnaissance, leur demandent en grâce d’un ton humble, contrit, en balbutiant, l’air d’un chien battu, à servir la sainte cause patriale, Rik Schalenberg, le joyeux Rik, s’exclame avec une gaieté un peu forcée, un peu rogne : « Topez-là, et soyez des nôtres. Au moins, ces paroissiens-ci ne rougiront pas de leurs nouveaux camarades ! »


La prison vidée, la petite troupe du Schalk et leurs nouveaux alliés, tombent sur Heratens qui, à la tête d’une autre équipe, assaillit l’hôtel de ville. Après des pourparlers sans résultat et une résistance dérisoire opposée par quelques zélateurs municipaux, nos gaillards gravissent les escaliers quatre à quatre, se déchaînent dans les couloirs, enfoncent et battent des portes, pénètrent avec la violence de projectiles dans les bureaux abandonnés. Là,