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reconnoissance, par un souris rempli de grace et de dignité. Ce fut le dernier regard que j’obtins de cette charmante femme ; je ne l’ai pas revue depuis ce moment.

Arrivé chez moi, je restai deux jours sans me faire la barbe, et presque sans parler. J’aurois volontiers gardé le lit, mais je savois qu’en me disant malade, il me seroit impossible d’empêcher ma nourrice Ellinor de venir se lamenter auprès de moi ; je n’étois pas disposé à entendre de nouveau les histoires de Barbe-Noire, ou du Spectre du roi O’Donoghoe, et jamais je n’aurois eu le courage de repousser les marques ingénues de son affection, quelqu’importunes qu’elles eussent pu être pour moi. Au lieu de me mettre au lit, je restai constamment étendu sur un sofa, et je me