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elles ont leur source dans un orgueil désordonné. Il n’y a aucune de ses attitudes qui ne peigne son extrême suffisance. L’avez-vous vu debout devant le feu ? cela passe ce que nos caricatures ont de plus exagéré. Quand il change de position, on croiroit qu’il va vous donner un peu de repos ! point du tout. Le voilà qui s’étend sur un fauteuil, les mains dans ses poches, menaçant de ses jambes étendues, tous ceux qui passent, et du haut de son silence magistral, répandant un froid glaçant sur toute espèce de conversation. Il ressemble à cet Anglais, à qui un Français très-poli, ne put trouver à faire que ce compliment-ci : « Il faut avouer que ce Monsieur a un grand talent pour le silence. » Il ne se décide à parler que lorsque chacun est convaincu.