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des courants, poussé les banquises vers cette région glacée, bornée au nord par la Georgia, à l’est par les Sandwich et les Orkneys du Sud, et à l’ouest par les Shetland du Sud.

En 1822, le capitaine James Weddell, appartenant à la marine anglaise, pénétra, avec deux petits navires, plus loin dans le sud qu’aucun navigateur précédent, et même sans rencontrer d’extraordinaires difficultés. Il rapporte que, bien qu’il ait été souvent entouré par les glaces avant d’atteindre le 72e parallèle, cependant, arrivé là, il n’en vit plus un morceau, et qu’ayant poussé jusqu’à 74° 15′ de latitude, il n’aperçut pas de vastes étendues de glace, mais seulement trois petites îles. Ce qui est singulier, c’est que, bien qu’il eût vu de vastes bandes d’oiseaux et d’autres indices de terre, et qu’au sud des Shetland l’homme de vigie eût signalé des côtes inconnues s’étendant vers le sud, Weddell ait persisté à repousser l’idée qu’un continent puisse exister dans les régions polaires du sud.

Le 11 janvier 1823, le capitaine Benjamin Morrell, de la goëlette américaine Wasp, partit de la Terre de Kerguelen avec l’intention de pousser vers le sud aussi loin que possible. Le 1er février, il se trouvait à 64° 52′ de latitude sud et 118° 27′ de longitude est. J’extrais de son journal, à cette date, le passage suivant :

« Le vent fraîchit bientôt et devint une brise à filer onze nœuds ; nous profitâmes de l’occasion pour nous diriger vers l’est ; étant d’ailleurs pleinement convaincus que plus nous pousserions dans le sud au delà de 64°, moins nous aurions à craindre les glaces, nous gouver-