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ses collines ne puisse s’appeler une montagne. Leurs sommets sont éternellement couverts de neige. Il y a plusieurs ports, et Christmas Harbour est le plus commode. C’est le premier qu’on trouve du côté est de l’île, quand on a doublé le cap François qui marque le côté nord, et qui sert par sa forme particulière, à distinguer le port. Il se projette, par son extrémité, en un rocher très-élevé, à travers lequel s’ouvre un grand trou, qui forme une arche naturelle. L’entrée est par 48° 40′ de latitude sud et 69° 6′ de longitude est. Quand on a passé, on peut trouver un bon mouillage à l’abri de quelques petites îles qui vous protègent suffisamment contre tous les vents d’est. En avançant vers l’est à partir de ce mouillage, on trouve Wasp Bay, à l’entrée du port. C’est un petit bassin, complètement fermé par la terre, dans lequel vous pouvez entrer sur quatre brasses d’eau et en trouver de dix à trois pour le mouillage, avec un fond d’argile compacte. Un navire peut rester là toute l’année sur sa seconde ancre sans aucun péril. À l’entrée de Wasp Bay, à l’ouest, coule un petit ruisseau qui fournit une eau excellente, qu’on peut se procurer aisément.

On trouve dans l’île de Kerguelen quelques veaux marins à soies et à fourrure, et les phoques à trompe ou éléphants de mer y abondent. Les pingouins s’y trouvent en masse, et il y en a de quatre familles différentes. Le pingouin royal, ainsi nommé à cause de sa taille et de la beauté de son plumage, est le plus gros de tous. La partie supérieure de son corps est ordinairement grise, quelquefois teintée de lilas ; la partie inférieure est du blanc le plus pur qu’on puisse imaginer. La tête est d’un noir