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DOCTORAT


Genève, Avril 189….


Aujourd’hui, la soirée était tiède et de longs nuages blancs flottaient au-dessus des dentelures encore neigeuses du Jura. Il y avait pourtant dans l’air une grande langueur, une paix d’attente, avant la grande poussée de vie de mai.

Je sais bien qu’en passant les heures indéfiniment prolongées assise à ma fenêtre, à contempler, à travers le paysage familier de cette banlieue mélancolique, ma propre tristesse, je perds les fruits du labeur acharné, presque sincère de tout le semestre d’hiver… Mais, l’ennui du présent et sa monotonie m’accablent, et, comme toujours, je me plonge dans la vie contemplative.

… Tandis que je réfléchissais à toutes les