Page:Eberhardt - Contes et paysages, 1925.pdf/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est la préoccupation constante des Sardes, surtout dans le midi, et sur la plupart des tombeaux du Campo santo de Cagliari, on peut lire : Le défunt se distingua toujours par ses vertus civiques et familiales, et par son attachement aux vieilles coutumes de la patrie.

    

Dans la plaine, sur la route du Campo Santo, à Cagliari encore, il est une ruine, dans une vallée rougeâtre. Contre une muraille croulante et basse, trois dattiers ont poussé, dont l’un est incliné mélancoliquement.

Cet endroit, avec pour arrière-plan, la cité dorée sous la patine du temps, sur ses rochers blancs et rouges, semble un coin de quelque paysage barbaresque, transporté là, sous le ciel plus doux d’Italie.

    

Mon séjour à Cagliari fut de courte durée, en des ambiances vulgaires et inintelligentes. Il ne me fut point donné de vivre, comme je l’ai fait ailleurs, de la vie du peuple sarde, et les impressions que j’ai rapportées de là-bas sont fugitives et même un peu vagues…

J’ai quitté Cagliari au commencement du printemps, après un mois d’un hiver qui ressemblait aux étés du nord de la France… Elle m’a laissé