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vais réussi à pénétrer dans une maison de jeux de la Quarante-quatrième Rue, non loin du Delmonico. Cet un endroit était mal famé, mais P. J. Madden s’y trouvait, en habit, pariant des sommes folles. Il paraît que non content de spéculer toute la journée à Wall Street, il venait là, chaque nuit, jouer à la roulette.

— Et vous avez essayé de l’interviewer ?

— Oui. J’étais alors un gamin plein d’audace. À cette époque, Madden projetait l’exploitation d’une importante ligne de chemin de fer et je lui demandai quelques tuyaux à ce sujet. Profitant d’un instant où le jeu se ralentissait, je lui annonçai que j’étais envoyé par un journal… Je ne pus en dire d’avantage. « — Fichez-moi le camp ! rugit-il. Vous savez que je n’accorde jamais d’interview ! »

Holley éclata de rire.

— Voilà ma première et seule entrevue avec P. J. Madden. Début peu encourageant, mais je veux essayer de terminer ce soir ce que j’ai commencé dans la Quarante-quatrième Rue.

Ils atteignirent le haut de la route. Les collines rocheuses s’affaissaient derrière eux et ils pénétraient dans un monde nouveau. Là-haut, au milieu des étoiles de platine, montait un mince croissant de lune, et sous cette faible clarté s’étendait le vaste désert, gris, solitaire et mystérieux.