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Bob Eden reprit l’assaut de plus belle. Grinçant des dents et les traits tirés, il enfonça le couteau de toutes ses forces. La lame produisit un bruit terrible et… horreur ! le morceau de viande sauta de son lit de sauce et d’oignons pour aller choir sur les genoux de la jeune fille, puis, de là, sur le plancher.

Bob se retournant, aperçut ses yeux bleus rieurs.

— Ah ! Mademoiselle ! je vous demande pardon. Je croyais qu’on m’avait servi un bifteck : c’était un bichon habitué à monter sur les genoux des dames !

— Et il n’a pu tenir sur les miens, fit-elle en considérant sa culotte de cheval. Excusez-moi, j’aurais pu vous le rattraper. Ce qui prouve, une fois de plus, que… les femmes doivent s’habiller en femmes, n’est-ce pas ?

— Je vous trouve très bien ainsi, approuva Bob Eden, galamment.

Il se tourna vers le cheik.

— Apportez-moi quelque animal moins féroce.

— Si vous preniez un rôti ?

— Essayons toujours. Je vais tenter un autre round. Le premier coup était déloyal. Dites… une serviette pour mademoiselle, je vous prie.

— Une… quoi ? Une serviette ! On n’en a pas. J’apporterai un essuie-mains.

— Non ! je vous en prie ! s’exclama la jeune fille. Cela ira ainsi.

Le cheik s’éloigna.

— Il me paraît plus prudent de ne pas