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dis Thorn pousser un cri dans sa chambre. « M. Madden, venez vite, vite ! » Il tapait mon courrier à la machine et je me demandais ce qui lui arrivait. Je me levai et me dirigeai vers sa chambre. Je le vis debout, tenant en main un de mes vieux revolvers, celui dont Bill Hart me fit cadeau. « Haut les mains ! » cria-t-il. Quelqu’un entra. C’était Delaney. « Ne vous troublez pas, Monsieur », me dit Thorn et je compris que ce petit gredin était de connivence avec Jerry. « Nous allons vous conduire dans un endroit où vous pourrez vous reposer à loisir. Je vais faire votre valise. Tiens, Jerry, surveille-le ! » et il tendit le revolver à Delaney.

« Delaney et moi, nous nous trouvions en face l’un de l’autre. Il paraissait nerveux… J’appelai au secours de toutes mes forces. Qui viendrait à mon aide ? Je ne le savais pas, mais un ami pouvait m’entendre ; peut-être Louie était-il de retour ? Delaney m’ordonna de me taire. Sa main tremblait comme une feuille. Dans le patio, une voix poussa des cris : ce n’était que Tony, le perroquet chinois. Je savais ce qui m’attendait et résolus de tenter ma chance. Je m’élançai vers Delaney ; il tira et me manqua. Il tira une seconde fois, je sentis une douleur dans mon épaule et tombai par terre.

« Je dus demeurer quelques secondes sans connaissance et lorsque je revins à moi. Thorn était dans la pièce. J’entendis Jerry dire qu’il m’avait tué. Naturellement, au bout d’une minute, ils découvrirent que j’étais encore vivant et mon bon ami Delaney voulait à tout prix achever la besogne commencée. Thorn s’y opposa… il voulait s’en tenir à leur première idée. Le petit traître me sauva la vie, sans doute par lâcheté. Enfin, ils me mirent dans une automobile et m’emmenèrent à la prison de la Mine du Jupon. Au matin, ils s’en allèrent et le professeur, qui avait rejoint notre petit groupe, demeura seul près de moi. Il pansa ma blessure et me fit manger. Le samedi après-midi, il me quitta et revint le soir en com-