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— Ça suffit. Je garde les perles.

— Quoi ! tu gardes les perles ? Nous allons voir ça !

Madden brandit un revolver.

Une détonation… un éclair… le coup ne venait pas de l’arme du millionnaire. mais de la manche de Charlie Chan. Le revolver de Madden tomba sur le sol avec bruit et le sang coulait de sa main.

— Ne vous baissez pas avertit Charlie d’une voix aiguë. Le facteur se réjouit d’atteindre enfin le terme de son voyage. Si vous vous baissez… je vous loge une balle dans la tête.

— Charlie… mais vous êtes fou ! s’écria Victor.

— Pas précisément. M. Madden, veuillez reculer un peu. — Il ramassa l’arme sur le parquet. — On dirait, ma foi, le cadeau de Bill Hart. Un magnifique revolver dont je vais me servir.

Faisant tournoyer Madden sur lui-même, il le fouilla, puis plaça une chaise au milieu de la pièce.

— Asseyez-vous là, si vous voulez bien condescendre…

— Fichez-moi la paix !

— Je vous ordonne de vous asseoir !

Le grand Madden le regarda une seconde, puis se laissa choir sur la chaise.

— Monsieur Gamble ! appela Chan.

Il tata le corps maigre du professeur.

— Vous avez laissé votre petit revolver dans votre chambre. Parfait. Voici votre chaise. M. Thorn, vous n’avez pas d’arme sur vous ; veuillez prendre place sur ce confortable siège.

Il recula de quelques pas, sans se retourner.

— Victor, dit-il ensuite, permettez-moi de vous prier humblement de vous joindre à ce petit groupe. Vous avez toujours été un peu écervelé. Je me souviens… à Honolulu. — Il ajouta, d’un ton sévère : — Asseyez-vous vite, ou je vous flanque une balle dans la peau. Cela soulagerait d’un