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à ma première version. Avouons cependant que le mystère demeure insoluble.

— Nous avons tenté tout ce qui est humainement possible. Ce soir je remets les perles à Madden. Chan vous a sûrement parlé de ma décision.

— Oui. Vous lui brisez le cœur. Moi, je vous approuve pleinement. Néanmoins, je souhaite qu’avant ce soir il se produise du nouveau.

— Moi aussi. Et si rien n’arrive, je ne me résoudrai qu’à regret à livrer le collier. Je ne dois pas oublier Mme Jordan. Ce n’est pas sa faute si Madden a tué un homme.

— Je vous félicite, cher ami, pour la manière dont vous avez mené cette affaire délicate.

Eden se leva.

— Je retourne au ranch. Avez-vous vu Paula Wendell aujourd’hui ?

— Nous avons déjeuné ensemble à l’Oasis. Elle se disposait à partir pour la mine du Jupon. Ne vous tracassez pas, je vous conduirai en auto.

— Non, je préfère louer un taxi.

— N’y songez point ! Le journal est sous presse et je me sens encore plus désœuvré que jamais.

Une fois de plus, la fameuse bagnole du journaliste les transporta sur la route escarpée entre les deux collines et à travers le désert brûlant. Holley bâilla.

— Je n’ai guère dormi cette nuit, expliqua-t-il.

— Vous pensiez sans doute à Jerry Delaney ?

— Non… mais à une affaire personnelle. Mon interview de Madden a inspiré à mon vieux copain de New-York, l’idée de n’offrir une situation, une belle situation là-bas. Hier après-midi j’ai consulté un docteur d’Eldorado qui, après m’avoir examiné, m’affirma que je pouvais partir.

— Voilà qui est magnifique ! Toutes mes félicitations.

— Les portes de la prison s’ouvrent devant moi. Depuis longtemps je soupire après cet instant et maintenant le prisonnier hésite. L’idée de quitter sa petite cellule l’effraie. New-York n’est plus le vieux New-York que j’ai connu. Y réussirai-je à présent ? Je me le demande.

— Ce que vous me dites là est stupide,