Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rer : la fortune des Phillimore est toujours en sûreté !

— Elles sont vraiment superbes, dit Bob Eden en prenant entre ses doigts les perles que Chan venait de poser sur la table… Voyons, Charlie, parlons franchement : dites-moi la vérité avez-vous la moindre idée de ce qui se passe au ranch de Madden ?

— Voilà quelques jours, j’espérais que…

— Quoi ?

— Je m’étais trompé.

— Précisément. Je sais qu’il est difficile à un détective de s’avouer vaincu, mais nous nous trouvons devant une énigme indéchiffrable et le plus sage serait d’abandonner la partie. Demain après-midi, je retourne au ranch… Je suis censé avoir vu Draycott… nouveau mensonge, nouvelles déceptions. J’en ai par-dessus la tête. De surcroît, j’ai l’impression que cela ne durera pas, Charlie. Voici le moment de remettre le collier.

Le visage de Chan s’assombrit.

— Je vous en prie ! Patientons encore un peu. D’un moment à l’autre…

— Assez de vos atermoiements. Votre orgueil professionnel entre en jeu. Je vous comprends et regrette de vous contrarier.

— Encore quelques heures ! supplia Chan.

Pendant un long moment Eden étudia le bon visage du Chinois.

— Il ne s’agit pas seulement de moi. Bientôt Bliss se présentera au ranch. Nous arrivons au bout de notre rouleau. Je vous fais une ultime concession… je vous accorde jusqu’à huit heures demain soir… à moins que Bliss ne me devance. Acceptez-vous ?

— Il le faut bien.

— À la bonne heure ! Toute la journée de demain vous appartient. À mon retour, je ne parlerai pas de Draycott ; je dirai simplement : « — Monsieur Madden, les perles arriveront à huit heures ! Si aucun événement ne se produit d’ici là, nous remettons les perles et nous partons. En route nous faisons notre déposition devant le shériff et, s’il se moque de nous, nous aurons du moins accompli notre devoir.

Eden poussa un soupir de soulagement et se leva.

— Dieu merci ! voilà une affaire ré-