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qui attendaient patiemment debout. À l’expression de leur visage on comprenait que ces hommes et ces femmes connaissaient la vie… et pas seulement sous ces aspects riants. Les hommes portaient des uniformes : on tournait un film de guerre. Bob Eden entendit des bribes de français, d’allemand et d’espagnol et lut, dans les yeux de cette foule venue de tous les coins de la terre, des centaines d’histoires vécues plus tragiques que celles qu’ils mimeraient jamais sur un écran.

Les vedettes finissent par se standardiser plus ou moins, observa Paula Wendell. Il n’en est pas de même des figurants. Si vous parliez à quelques-uns, vous seriez étonnés de leur degré d’éducation et de leur esprit raffiné. Beaucoup d’entre eux ont un passé remarquable… et maintenant ils gagnent cinq dollars par jour.

À un signal donné, les figurants se rangèrent sur la scène et s’assirent aux différentes tables. Chan écarquillait les yeux. Il ne pouvait se résigner à partir. Bob Eden, à qui manquait toujours la jolie vertu de patience, ne tenait plus en place.

— Tout cela est passionnant, dit-il, mais l’ouvrage presse. Où trouver Eddie Boston ?

— Je me suis procuré son adresse à votre intention, répondit Paula. J’ignore toutefois si vous le rencontrerez chez lui à cette heure.

Un vieillard apparut derrière les opérateurs. Eden reconnut l’acteur aux cheveux blancs qu’il avait vu la veille au ranch de Madden et qu’on appelait Pop.

— Tiens ! voici Pop ! fit la jeune fille. Peut-être pourra-t-il vous renseigner.

Elle appela le vieil acteur et lui demanda s’il avait vu Eddie Boston.

À l’approche de Pop, Charlie Chan s’é-