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Tout d’abord, voulant en finir au plus vite, il se montra aussi empressé qu’eux de voir arriver les perles pour s’en aller au plus vite. Cela n’a rien d’agréable de s’éterniser dans l’endroit où l’on a commis un assassinat. Ces jours derniers, son courage reparaît, il temporise et cherche le moyen d’échapper à ses ennemis. J’avoue qu’il me fait un peu pitié… Voilà ma théorie, déclara Holley après une pause. L’approuvez-vous, sergent Chan ?

— Elle me paraît assez juste ; cependant, elle pèche en deux ou trois endroits.

— Par exemple ?

— Comment le puissant Madden n’a-t-il pas usé de son influence pour se disculper du meurtre du maître-chanteur Delaney ? Il pouvait alléguer la légitime défense.

— Oui… si Thorn, animé de bons sentiments envers son patron, avait soutenu sa déclaration. Mais le secrétaire, poussé par la haine, le menaçait peut-être de témoigner du contraire. N’oublions pas que, outre le meurtre de Delaney, les bandits possédaient contre Madden le renseignement secret que Delaney avait tenu, suspendu au-dessus de la tête du millionnaire.

— C’est vrai. Avant de cesser mes odieuses critiques, je vous signale un autre point obscur : la mort de Louie Wong, le confident du perroquet chinois. Louie part pour San Francisco le mercredi matin, douze heures avant le drame. Son assassinat ne constitue-t-il pas un crime inutile ?

Holley réfléchit.

— Oui. Toutefois, Louie était le serviteur dévoué de Madden et il fallait que le millionnaire se trouvât seul et sans défenseur. Cette explication peut vous paraître faible, cependant je tiens à l’ensemble de ma théorie. Elle ne vous agrée