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New-York… vous connaissez l’histoire ?

— Certainement. La jeune fille est dégoûtée de l’existence mondaine et des orgies de la haute société, n’est-ce pas ?

— Cela se conçoit. Toujours est-il qu’on ne nous épargne rien de la grande noce. Mais cette partie du film ne me concerne point. Ma tâche commence au moment où l’héroïne vient à la recherche d’un homme, d’un vrai. Dois-je dire qu’elle le rencontre ? Son cheval s’emballe et elle tombe dans un buisson. Le gardien de bestiaux arrive au moment propice. En dépit de leurs différences sociales, l’amour fleurit en eux dans l’immense solitude. Parfois je me console à la pensée que ma profession tend à disparaître.

— Comment cela ?

— Voilà quelques années, le chercheur de sites était un personnage important. Actuellement, presque tout le pays a été exploré, et chaque studio possède de volumineux albums pleins de photographies. De plus en plus on supprime notre emploi.

Paula Wendell arrêta son cheval.

— Un instant, s’il vous plaît. Je veux prendre quelques vues. Il me semble que je n’ai pas encore utilisé ce coin… voilà exactement ce que je cherche pour donner le frisson aux calicots et aux comptables de New-York.

Une fois remontée en selle, elle ajouta :

— Rien d’étonnant que ce paysage leur plaise ! Chacun se dit en regardant l’écran : « Si seulement je pouvais aller dans ce pays-là ?

— Oui, et s’ils y venaient, dès la première nuit ils mourraient d’ennui et réclameraient le chemin de fer souterrain et les journaux humoristiques du soir.