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À l’instant même le téléphone appela. Madden décrocha vivement le récepteur. Pendant un moment il écouta et son visage trahit toutes les émotions qu’il ressentait.

— Encore de mauvaises nouvelles, songea Eden.

Madden appliqua sa grande main sur le transmetteur et s’adressa à son secrétaire.

— Cette vieille toquée du bas de la route, le « docteur » Whitcomb, annonça-t-il, et Eden éprouva une vive indignation en entendant cette épithète. Elle veut me voir ce soir… elle prétend avoir une communication importante à me faire.

— Répondez que vous êtes occupé, suggéra Thorn.

— Mille excuses, docteur, répondit Madden à l’appareil, mais je suis très occupé.

Il s’arrêta, évidemment submergé par un flot de paroles. De nouveau il posa sa main sur le transmetteur.

— Elle insiste… que faire ?

— Ma foi, vous devez la recevoir…

— Bien, docteur, dit enfin Madden. Venez vers huit heures.

Thorn sortit et la superbe voiture fila à la rencontre du train d’Evelyn Madden. M. Gamble entra, frais et dispos, prêt à émettre quelques nouvelles citations. Eden se divertit à écouter la T. S. F.

À l’heure habituelle, on dîna, au grand étonnement de Bob Eden. La place de Thorn se trouvait inoccupée et, chose bizarre, le couvert d’Evelyn n’était pas mis… de surcroît, le millionnaire n’ordonna point à Charlie Chan de préparer une chambre en vue de l’arrivée de sa fille.

Après le repas, Madden fit passer ses hôtes dans le patio où les attendait un bon feu qui projetait une lueur rouge sur le sol, sur les murs de la maison et sur le perchoir de Tony, à présent délaissé.

— Voilà qui s’appelle vivre, déclara Gamble, en allumant un des cigares de Madden. Les pauvres fous enfermés dans