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de les enfouir, ajouta-t-il en prenant une des boîtes, surtout celle-ci, qui me semble avoir contenu de l’arsenic.

— De l’arsenic ? répéta Thorn. (Il s’épongea le front du revers de sa manche.) Ah ! oui… nous en employons beaucoup contre les rats.

— Les rats ! fit Bob d’un ton sarcastique. Puis il remit la boîte à sa place.

Thorn vida le contenu du panier dans le trou et se mit à le combler. Eden jouait son rôle de flâneur insouciant et considérait Thorn d’un œil impassible.

— Voilà… voilà qui va mieux, observa le secrétaire en finissant de niveler le sable à la surface. J’ai toujours aimé la propreté. (Il ramassa le panier.) À propos, ajouta-t-il, accepteriez-vous un petit conseil ?

— Avec plaisir.

— Je ne sais jusqu’à quel point vous désirez vendre ce collier. Voilà quinze ans que je vis auprès du patron et sachez qu’on ne le fait pas attendre impunément. Si vous tardez encore, il annulera certainement le marché.

— J’agis pour le mieux, répondit Eden. De plus, M. Madden fait une affaire excellente, et s’il veut bien réfléchir…

— Quand P. J. Madden se met en colère, il ne réfléchit plus. Je voulais simplement vous avertir.

— Vous êtes bien aimable.

Thorn déposa son panier et sa pelle près de la cuisine d’où s’échappait une odeur agréable de lard frit. Lentement, le secrétaire se dirigea vers le patio. Ah Kim apparut à la porte, le visage tout rouge de s’être penché sur le fourneau.