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Une heure après, Bob se retrouva en compagnie de Madden et de Thorn devant les mets exquis préparés par le Chinois. La cuisine de Ah Kim différait énormément de celle que l’on servait dans un certain restaurant dont la société très animée plaisait davantage à Bob.

Quand le serviteur apporta le café, Madden commanda :

— Allumer du feu dans le patio, Ah Kim. Nous nous y reposerons un peu tout à l’heure.

Le Chinois obéit et le regard de Madden se tourna vers Eden. Celui-ci sourit et se leva.

— J’y songe. Père doit être rentré après sa fatigante journée de golf. Je vais l’appeler au téléphone.

Madden bondit.

— Laissez ! je vais demander moi-même la communication. Le numéro, s’il vous plaît ?

D’une voix qui imposait le respect, Madden répéta le numéro d’appel que venait de lui apprendre le jeune homme, puis il dit à Bob :

— Si j’ai bonne mémoire, vous m’avez dit hier soir que certains faits survenus à San Francisco suscitait de la méfiance chez votre père. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vous prie de me mettre au courant.

Bob Eden répondit vivement :

— Oh ! des histoires à dormir debout ! Je crois que papa s’est laissé bourrer le crâne par un détective.

— Un détective ? Quel détective ?

— Je l’ignore. Père est en relation avec plusieurs agences de police privée. On lui aura sans doute appris qu’un fameux escroc nouvellement débarqué dans votre ville témoignait d’un vif intérêt pour notre magasin. Au fond, l’histoire a été peut-être forgée de toutes pièces dans l’imagination d’un policier un peu trop zélé.

Bob, inaccoutumé au mensonge, hésita.

— Un fameux escroc ? Qui ça ?

— Je… je ne me souviens pas de son nom. Un Anglais, je crois… le Gosse de Liverpool, ou quelque chose dans ce goût-là.

— Eh bien ; s’il y a eu des racontars au sujet de ces perles, sachez qu’ils viennent de votre côté. Ma fille, Thorn et moi avons