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Cuernavaca

1. Un « monitum » du Saint-Office du 15 juillet 1961 mettait en garde le clergé contre une formation psychanalytique préalable des « candidats au sacerdoce ou à la profession religieuse ». Il interdisait aux prêtres, religieux et religieuses de « consulter des psychanalystes sans la permission de l’Ordinaire ».

2. Cet avertissement semblait viser surtout le monastère bénédictin de Sainte-Marie-de-la-Résurrection de Cuernavaca (Mexique), où une expérience psychanalytique était en cours. Une décision d’un tribunal cardinalice du 18 mai 1967 a interdit la poursuite de cette expérience.

3. Depuis 1961, le prieur de ce monastère, dom Grégoire Lemercler, avait introduit des séances de psychanalyse de groupe pour tous les membres de la communauté. « La psychanalyse en monastère, écrivait dom Grégoire en septembre 1965,… recherche impitoyablement toutes les tares du sentiment religieux et fait découvrir peu à peu les tromperies et mensonges pour ne laisser que ce qu’il y a d’authentique. » Ainsi la psychanalyse, en même temps qu’elle guérirait des tendances névrotiques susceptibles de perturber la vie monastique, permettrait de dépister les fausses vocations.

4. Le monastère en psychanalyse, par la technique des séances de groupe et par la nécessité où se trouvaient les candidats de travailler pour couvrir les frais encourus, faisant assumer à la religion « toutes les valeurs humaines », devenait « un monastère œcuménique… œcuménisme non seulement chrétien mais humain et divin. C’est l’œcuménisme d’un cloître fermé sur soi qui s’ouvre peu à peu sur Tout ».

5. Cette tendance œcuménique allait s’affirmer dans la création, le 25 avril 1966, du « Centre psychanalytique