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Complexe d’Œdipe

1. Le complexe d’Œdipe ou stade œdipien définit un moment fondamental de l’existence de l’enfant, caractérisé par une violente tendresse pour la mère et une affectivité ambivalente pour le père. Freud reconnaît en lui le « complexe nucléaire » (Kernkomplex), source de toutes les névroses.

2. En effectuant sa propre auto-analyse, Freud en vient à s’interroger sur l’origine des sentiments qui l’avaient agité étant enfant, notamment une forte agressivité à l’égard de son père. L’analyse et la guérison d’un petit garçon de cinq ans (« Le Petit Hans »), qui exprime et transforme cette agressivité en phobie des chevaux, lui confirme l’importance de ce stade dans la formation de la personnalité. Lorsque Freud cherche à caractériser les sentiments de l’enfant envers ses parents, il prend pour symbole la tragédie de Sophocle « Œdipe Roi », qui traduit dans son paroxysme le désir de tuer le père et de réaliser l’Inceste avec la mère.

3. L’étude des névroses permet à Freud de décrire la formation de ce complexe, qui diffère selon le sexe mais non quant à sa structure. Primitivement, le premier objet d’amour pour tout enfant est sa mère. Tout en aimant son père, il en vient à souhaiter sa mort, pour l’éliminer comme rival. C’est ce mélange de haine et d’amour que Freud nomme ambivalence. Mais l’enfant craint que ses souhaits de mort soient partagés par son père. Cette peur se manifeste sous la forme de l’angoisse de la castration. Le petit garçon va alors renoncer à la mère comme premier objet de son désir.

4. Pour la fille, le complexe de castration ne marque pas la fin du complexe d’Œdipe, mais son commencement. Lorsqu’elle découvre la différence des sexes, elle en éprouve un profond dépit et en rend sa mère responsable. Cette haine à l’égard de la mère va la pousser vers le