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NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

s’excluent mutuellement, et qui, par conséquent, vicient dès sa source le juste principe des analogies d’organisation. Il est évident que cette même confusion existe, tout autant que chez Aristote, dans l’argumentation qui m’a été opposée ; car on y a employé les organes pour tout ce qu’ils offrent à l’observateur ; on voit, comme en étant inséparables, en eux, eux d’abord, quant à leurs conditions d’élémens organiques, et à la fois leurs formes et leurs fonctions.

Certes, il a bien fallu que l’idée d’Aristote, comme elle a été comprise durant les siècles écoulés depuis lui, manquât de lucidité. Évidente, on s’y fût tenu dès l’origine. Tout d’abord mise en pratique, on n’eût pas connu de meilleur fanal, d’instrument plus parfait, de plus heureusement usuel dans les travaux zootomiques. Or, il en a été tout autrement dans un assez grand nombre de cas. Ouvrez les ouvrages des vétérinaires et des ichthyologistes, et vous y verrez que ces naturalistes font usage d’un langage à part, comme s’ils croyaient à une anatomie spéciale, comme s’ils entendaient parler d’organes qui ne fussent connus que d’eux seuls. La source de ces erreurs, c’est que, dans un cas, les fonctions étaient mises en première ligne, et que dans un autre, c’était la forme.

C’est alors qu’un conseil, que je donnai à tort ou avec raison, est intervenu : bien loin d’élargir